La bombe climatique du « thermokarst », ou l’effondrement brutal du pergélisol à cause des incendies
Le réchauffement climatique anthropique apparaît naturellement comme le principal moteur de la fonte des glaces en Arctique. Du dégel du pergélisol aussi. Mais des chercheurs de l’université de l’Illinois (États-Unis) avancent aujourd’hui, se reposant sur l’analyse de 70 ans de données, que les feux de forêt qui se produisent dans la région y contribuent d’une manière disproportionnée. Faisant redouter, sous l’effet de la multiplication des « thermokarsts » – des affaissements de terrain dus à la fonte de la glace du pergélisol -, un effondrement brutal du pergélisol.
Si les chercheurs le craignent, c’est notamment parce que le pergélisol arctique renferme une grande quantité de matières végétales et animales gelées. Dégelé et dégradé, ce stock de carbone pourrait venir grossir les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines. Les experts estiment ainsi que le dégel du pergélisol a le potentiel de doubler la quantité de dioxyde de carbone dans notre atmosphère (CO2). Pour le climat, ce serait catastrophique.
Un dangereux cercle vicieux
Les chercheurs rapportent que depuis les années 1950, la formation de dépressions dans le pergélisol sous l’effet de la fonte de la glace a accéléré de 60 %. Une accélération essentiellement due au réchauffement climatique anthropique. Mais alors que les feux de forêt n’ont détruit que 3 % du paysage arctique sur la période, ils ont été à l’origine de 10 % des formations thermokarstiques…
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